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Publié le 22 mars 2023

Gestion de trésorerie d’entreprise : 3 nouvelles tendances

1. Course à l’automatisation des processus de trésorerie et amélioration des services bancaires

Le développement d’algorithmes novateurs et de plus en plus matures, basés sur des technologies telles que l’IA (Intelligence Artificielle) et la RPA (Robotic Process Automation) conduit les éditeurs de solutions à les intégrer pour dégager des tendances et automatiser certaines tâches.

Ces tendances, proposées par le système (ex : logiciel de trésorerie) et validées par le trésorier, visent à éradiquer certains processus répétitifs au profit de décisions stratégiques.

Cette évolution épouse les contours des nouvelles dispositions réglementaires, qui ouvrent l’accès aux données et favorisent ainsi le traitement automatisé et en temps réel de la data en élargissant le champ d’action des banques et des tiers (Fintech et éditeurs de logiciels). Entre autres mesures, la mise en application de la 2ème directive des services de paiement (DSP2) dans l’Union Européenne d’une part, et l’Open Banking au Royaume-Uni d’autre part, obligent les banques à ouvrir l’accès aux données bancaires des clients sous réserve de leur consentement.

Le partage des données (…) combiné à l’IA peut améliorer l’efficacité des opérations et de la prise de décision.

L’ouverture des données bancaires aux tiers a pour conséquence majeure la création et l’amélioration de solutions permettant d’interfacer les systèmes bancaires, de paiement et de gestion de trésorerie. L’OBWG (Open Banking Working Group) de l’EBA (Euro Banking Association) avait fait valoir que « le partage des données dans le contexte de l’Open Banking combiné à l’IA peut améliorer l’efficacité des opérations et de la prise de décision par l’automatisation, la création d’informations d’aide à la décision et la prise de décision autonome ».

Concrètement, les données bancaires et de trésorerie sont agrégées et exploitées durant des phases d’apprentissage du système pour, in fine, délivrer aux trésoriers des informations pré-traitées et sources d’efficience grandissante : définition de patterns de prévisions/réalisation/rapprochement et de saisonnalité, accès aux soldes en temps réel, disparition partielle des cut-offs…

La pertinence des analyses et recommandations générées étant étroitement liée à la qualité et à la quantité des jeux de données (dans un contexte d’IA par exemple), l’ouverture des datas permises par la DSP2 tend à engendrer la conception de nouvelles fonctionnalités plus étendues pour les tiers et la naissance de nouveaux besoins et services « Fintech ». Grâce cet accès démocratisé au big data bancaire et à la consolidation en temps réel des données émanant de plusieurs sources, les solutions de trésorerie peuvent désormais proposer de nouvelles fonctionnalités avancées d’automatisation et de gestion.

De leur côté, certaines banques souhaitent exploiter leur trésor de données structurelles (transactions et catégorisations, changements de solde, interactions entre les comptes, etc.) à l’aide de l’IA pour offrir aux entreprises des services bancaires personnalisés et adaptés à leurs enjeux. Il était jusqu’alors complexe et coûteux d’exploiter toutes ces données avec des ressources essentiellement humaines.

2. Nouveaux enjeux de durabilité et critères ESG

Bien que la réglementation promulguée en décembre 2019 par le Parlement européen s’adresse principalement aux sociétés de gestion d’actifs, elle a un impact indirect mais considérable sur la gestion de trésorerie. La réglementation oblige les investisseurs institutionnels à indiquer explicitement si leurs investissements tiennent compte des critères ESG (Environnementaux, Sociétaux et de Gouvernance), encourageant ainsi l’adoption d’investissements durables.
L’intégration de critères ESG dans les processus de gestion des risques et l’inclusion de mesures spécifiques dans les rapports de performance de trésorerie sont de nouveaux éléments à mettre en place dans ce cadre.

L’impact est réel sur les possibilités de financement du département trésorerie. En effet, les entreprises ont pour responsabilité de minimiser leur exposition aux risques environnementaux afin de garantir l’étendue de leurs possibilités de financement. Cela prend la forme de rapports évaluant la durabilité de leur activité, puis d’un « Scoring RSE » de leurs produits financiers. Les investisseurs, si leur stratégie est d’opter pour des produits « ESG compliant », sont ainsi amenés à porter un jugement sur l’attractivité de l’entreprise et d’influer sur la durabilité de son capital à long terme.

Une enquête menée par TIAA démontre qu’un autre facteur favorisera davantage l’adoption d’investissements durables : l’attrait éprouvé par la génération Y. Entre autres conclusions, les résultats de l’enquête annoncent que 92 % des répondants de l’échantillon de la génération Y sont plus préoccupés par l’impact positif de leurs investissements sur la société que par leur performance financière. Un résultat qui montre que l’attractivité des investissements ESG pourrait devenir plus importante dans les années à venir.

En matière de placement, les trésoriers sont également impliqués. En effet, comme le souligne Les Échos, les entreprises montrent un intérêt croissant pour les produits ESG, notamment dans le cadre de l’amélioration de l’efficacité et de la crédibilité de leur stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Les grands groupes, qui doivent produire des rapports annuels environnementaux et sociétaux incluant les investissements, sont particulièrement concernés. Nombre d’entre eux ont d’ailleurs fixé des objectifs climatiques ambitieux et accordent une plus grande attention aux questions éthiques et sociétales. De ce point de vue, le département de trésorerie, comme tous les autres, s’aligne sur la stratégie et les objectifs globaux de l’entreprise.

3. Vers la « cloudification » des systèmes de trésorerie

Malgré les atouts des offres SaaS (rationalisation des coûts, temps réel, sécurité, maintenabilité…), les entreprises se sont longtemps montrées réticentes à l’idée d’héberger leurs données financières hors de leurs serveurs, notamment par la voix de DSI craignant pour leur souveraineté et leur intégrité. Après plus d’une décennie à se démocratiser, le modèle est parvenu à rassurer et, convaincus que l’hébergement applicatif constitue une expertise non maîtrisée en interne, les DSI voient désormais d’un bon œil le déplacement des applications critiques de l’entreprise (ERP, comptabilité, logiciel de gestion de trésorerie ou TMS, paiement…) vers le Cloud.

Les réticences s’amenuisant côté décideurs, la balance des demandes chez les éditeurs penche désormais du côté des offres Cloud ou SaaS, préférées aux installations On-Premises. L’enquête menée par l’Economist Intelligence Unit confirme la tendance : 44% des répondants (sur un échantillon de 300 trésoriers) voient le Cloud Computing/SaaS comme la technologie majeure des 5 prochaines années pour améliorer l’exploitation des données, devant l’IA et la RPA. Le Cloud est ainsi vu comme une solution fiable pour traiter la quantité croissante d’informations et de données de trésorerie et accélérer la prise de décisions stratégiques.

Auteur

Yassir Settar

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